Open de VILLEFONTAINE 2016
Dimanche 6 mars 2016, 7h30 stade Louis Gaillard.
Alors que les allumettes fichées péniblement sous les paupières du moniteur se courbent dangereusement, le quatuor extraordinaire – alias la dream team de l’extrême climbing team – débarque sur le parking.
Regards déterminés, poings serrés, fichés bien au fond des poches, leur pas est serein mais un rien hostile. Autant dire qu’elles en veulent, les filles, ce jour là.
Une bonne tape dans le dos et un coup de genou pour réveiller définitivement le chauffeur (un simple regard aurait suffi mais elles aiment le spectaculaire) et nous voilà partis pour l’aventure juqu’à Villefontaine.
Le trajet est sans histoire (nous avons à peine essayé de précipiter contre la rembarde de sécurité le camion du club de Valence mais ils ont tout de suite vu à qui ils avaient affaire et ont ralenti en claquant des dents).
Sur le site, contre toute attente, pas même un journaliste ou une équipe de télévision pour nous attendre au sortir de la fourgonnette.
Seuls le vent et le froid nous accueillent. Bizarre, nous avons un mauvais pressentiment : ça sent le piège à plein nez.
Le quatuor n’ayant jamais eu peur de sa vie (et sûrement pas lorsque l’équipe est au complet), nous nous précipitons dans la gueule du loup, c’est à dire à travers la porte d’entrée du gymnase Bernard Jeu.
Stupéfaction : les badauds ne semblent pas nous reconnaître. J’ai peur que Lucie ne s’énerve et casse un banc. Heureusement, lors de l’enregistrement des dossards une jeune femme apeurée nous donne des paquets de bonbons pour apaiser la colère qui monte chez nos 4 commères .. Pardon compères ou consœurs. Enfin bref ..
Quelques paquets de sucreries, deux centaines de pompes et diverses tractions plus tard, nous voilà fin prêts à affronter des grimpeuses -certes entraînées et sans doute déterminées- mais ô combien ignorantes des adversaires tronchoises qui les attendent de pied ferme (sauf le gauche de Lucile qui est prisonnier d’une orthèse d’immobilisation car elle est gravement blessée .. Sans doute l’un de ses derniers combats dont il vaut mieux ignorer l’issue).
Bref je m’égare, mais pas Meije, Juliette, Lucile et Lucie qui se sentent prêtes à donner le meilleur d’elles-même pour se dépasser, vaincre leurs peurs et « broyer les prises » comme on dit dans le jargon, certes peu lyrique mais tellement imagé du grimpeur alpin.
La journée est scindée en deux parties entre lesquelles le repas est prévu : matin bloc pour une partie de l’équipe et difficulté (voies) pour l’autre.
Les blocs sont d’une complexité rare mais les 4 compétitrices s’en donnent à cœur joie et viennent à bout d’un certain nombre d’entre eux (la censure imposée unanimement par l’équipe m’interdit de vous donner la moindre information sur les résultats de l’ensemble de la journée, c’est regrettable mais je tiens à conserver l’intégrité des pneus de ma voiture ..).
La difficulté des voies n’est malheureusement pas très homogène et les 2 dernières (sur les 4) ne sont réussies que par une minorité de participantes (de notre côté : censure).
Je peux cependant vous garantir que telle la chèvre de Mr Seguin qui tint jusqu’au levé du jour face au loup, nos jeunes comparses se sont vaillamment battues.
Spéciale dédicace à Meije et son combat mémorable lors du mousquetonnage de l’avant dernière paire (dégaine ndlr) d’une des voies… je n’aurais pas aimé être à la place de l’assureur, je vous l’assure (sans jeu de mot bien sûr ce serait trop facile).
Quelques salves de mauvaise fois toutefois lors des essais des blocs extrêmes chez les poussines (sans nul doute à cause d’une préparation trop laxiste de leur moniteur cela va sans dire). Elles ont cependant appris qu’un bloc se travaille avec acharnement et sans relâche : après le nombre d’essais réglementaires sur les blocs sus-cités, Juliette et Lucie ont bien réalisé un 20aine de tentatives complémentaires au nez et à la barbe des organisateurs. Et cela en progressant à chaque nouvelle montée. C’était sans doute un des plus grands moments de la journée .. Ah non j’allais oublier la partie de « volley chaussure » post-compétition au cours de laquelle le quatuor s’est au moins autant investi que dans le reste de la journée. Mais elles sont comme ça ces filles : quoi qu’elles fassent elles le font bien !
Précisons que le stress de Lucie pour qui il s’agissait d’une première compétition s’est rapidement transformé en énergie positive et a explosé en éclats de rire.
Vous l’avez compris, nous avons passé une journée variée, riche en émotions et sensations fortes.
Mon seul regret est de ne pas pouvoir vous donner les scores finaux (vous pouvez toujours les retrouver dans la rubrique « people » de Paris-Match ou celle de géopolitique du Monde Diplo.
Vivement la prochaine et bravo à vous les filles !!!